Le tonnerre retentit, au moment où l'éclair toucha le sol, le duel commença. Adamantine commença à foncer sur Morganna, or la sorcière, d'un mouvement de la main, fit apparaître dans les airs et sur son chemin une ruée de runes. De chacune se dégagèrent des éclairs dirigés vers la chevaleresse. Dans les quelques secondes qui se déroulaient, Adamantine créa sans incantations une marre de glace au sol. Mais pourquoi ? Cela pouvait paraître stupide, personne ne pouvait courir et garder l'équilibre sur un tel sol. Toutefois, elle ne courra pas. Utilisant ses bottes métalliques, elle se mit à patiner au sol tout en utilisant de la magie de vent pour se propulser et se diriger. Cela lui permit d'éviter ces éclairs qui formaient une cage autour d'elle, une cage dont ils s'en abattaient constamment. Elle réussit, à la grande surprise de Morganna, à sortir du piège et se rapprocher d'elle.
— Je le reconnais gamine, grogna la sorcière. Tu es agile, mais bien loin d'égaler ma magie !
Elle fit alors apparaître des boules d'énergie rouges entre elles lorsque plus que cinq mètres les séparaient. Morganna se protégea en s'entourant de sa chevelure et elle fit exploser les boules soudainement sous le regard inquiet de Mylon. Mésandre et les filles décrochèrent leur mâchoire quand elles virent Adamantine dans les airs avec un bout d'armure en moins au niveau de la poitrine. Recouvert d'égratignure, elle continua sa course et s'appuya sur un bloc de glace pour enfin atteindre Morganna. Elle utilisa alors le cinquième mouvement de l'école du nord : l'estoc suprême et fit pleuvoir une flopée d'estoc sur la sorcière.
— C'est, c'est incroyable ! s'exclama Mylon. Elle y allait vraiment molo avec moi ?
Bien que Morganna se protégeait avec ses cheveux, Ada pénétrait petit à petit sa défense, atteignant ses bijoux quelle réduisait petit à petit en morceaux. Pour l'attaquer sans cesse, Adamantine avait besoin de se déplacer tout autour de la femme à une vitesse fulgurante et créait, pour se faire, des blocs de glace pour s'y appuyer dans les airs. Tel une sauterelle, elle l'attaquait ainsi à chaque bond avec une pluie d'estoc, ne la laissant pas le temps de souffler. Tout à coup, Adamantine défit la défense de Morganna et vint lui érafler le visage de sa lame. Et là, ce fut la goutte de trop pour la sorcière qui d'une furie hurla :
— Sale GARCE !!!
Elle décida d'en terminer et chargea rapidement du mana au niveau de ses mains, dans des cercles magiques écarlates. Adamantine n'eut le temps que de se protéger avec son épée et une fine couche d'eau, que Morganna lui balança un rayon d'énergie en pleine figure, l'envoyant valser au loin. Toutefois, Morganna ne lui laissa pas le temps de se reprendre complètement et recommença la même attaque. Un genou au sol, Adamantine planta son épée et se recouvrit d'une couche d'eau plus épaisse mais ce ne fut assez. Son armure se désintégrait petit à petit sous la chaleur de l'énergie. Or, plus rien, Morganna s'arrêta soudainement.
Elle aurait utiliser trop de magie d'un coup ? s'étonna Mylon. Pourtant, les fissures rouges ne sont pas présentes, elle a encore du mana ! Mais ce serait le moment, si j'utilise la magie de terre et que je créer un javelot je pourrais… Ou si Adamantine le ferait mais je la connais, elle...
Il donna alors un regard inquiet à la chevaleresse qui fut révélateur. C'était un de leur fameux regard qui leur permettait de parler sans un mot. Cependant, Ada lui fit non de la tête et se releva difficilement. N'ayant plus d'armure sur le haut du corps, le vent faisait flotter le reste de sa combinaison en tissu noire sur le côté. Une scène héroïque, elle se tenait encore debout après avoir subi autant de dégâts. Son épée fissurée, son dernier coup sera certainement le dernier…
C'est alors que Morganna, la coiffure toute ébouriffée, hurla d'hystérie :
— Sale fille pourrie gâtée ! Tout ce que j'ai, je l'ai obtenue de mes propres mains comparé à ta vie facile ! Ne crois pas que tu as gagnée, j-j'en ai encore en réserve. Regarde, goûte à ma toute puissance !
C'est à cet instant qu'elle retira le dôme autour du couvent ainsi que la rune mais ce fut assez cour puisque la rune réapparut au-dessus d'Adamantine sous le regard ahurit des spectateurs. Or, au même moment, Adamantine lança quelque chose sur Morganna. Elle ne put remarquer qu'au dernier moment qu'elle lui avait envoyé le catalyseur de son armure.
Je,-je croyais l'avoir détruit pour réduire son efficacité ! Elle l'a-
Oui, depuis le début, Adamantine s'était concentrée sur ses capacités physiques et non sa magie pour tromper la sorcière. Elle chargeait en fait de mana sa pierre pendant tout ce temps et ce, jusqu'à la surcharger. La pierre brilla d'une lueur telle qu'elle aveugla Morganna qui n'eut le temps de se protéger. Elle lui explosa en pleine face. Or, Morganna ne s'en effondra pas, cela ne fit que clignoter sa rune et retarder l'activation de sa magie car Morganna protégeait constamment son corps en se renforçant par la magie. Mais à la plus grande surprise de tout le monde, tout ça ne fut qu'une diversion ! Adamantine exerça en fait une dernière charge et profita du nuage du fumé de l'explosion pour se rapprocher de Morganna. Celle-ci recula de plusieurs pas au dernier moment mais ne put abattre son sort qu'Adamantine utilisa sur elle une frappe ondulée embuée de magie de glace. Cette dernière frappe brisa l'épée d'Adamantine qui lâcha une fois apparut derrière Morganna. Il y eut ensuite un instant de silence.
…
…..
Le vent sifflait et faisait virevolter les cheveux des deux femmes. Dix secondes, c'est après dix petites mais grandes secondes que Morganna hurla de douleur. Une entaille apparut sur son corps allant du bas de son ventre jusqu'à sa poitrine et de celle-ci sortis des piques de glaces. Morganna s'effondra sur le dos au sol alors que la glace se transforma instantanément en une fiche couche, évitant qu'elle ne perde trop de sang. Adamantine lui affirma solennellement et avec fierté :
— Ce n'est pas dans ce royaume, sous mes yeux, que je te laisserais agir à ta guise et torturer ses habitants pour ton plaisir, sorcière. Menacer des enfants, des Soeurs, essayer de t'en prendre à celui qui m'est cher et ce, contre sa volonté. Voit cela comme le jugement de Stella.
— Sa-ale petite… Pét-
Elle ne put continuer qu'elle s'évanouit. Adamantine tituba, elle, alors qu'elle voulait rejoindre Mylon. C'est quand elle allait tomber que celui-ci la rattrapa en affichant un sourire doux.
— Ça va aller ? demanda-t-il.
— J'ai un peu mal partout mais ça va…
— Tu as été incroyable je… Merci Ada et déso-
Il ne put continuer qu'elle prit les devant et l'embrassa. Ce fut une surprise pour lui qui rougit mais la laissa faire. Elle arrêta et répondit :
— Pas besoin. Je n'aurais jamais laissé une telle femme te faire du mal ou même à tout le monde. Je sais que tu as des défauts, que tu es impulsif, que tu commets des erreurs en voulant nous protéger. Je sais que je te rouspète mais… C'est un côté de chez toi que j'aime !
— Je-je…
Mylon se mit à bégayer, le visage rouge avec de le fumé qui lui sortais des oreilles.
A-aa-a-adda ? C'est une confession ? Mais elle n'est pas si-si directe d'habitude, la fatigue ?
— Je, je t'aime aussi pour ta vaillance et ta vertu, bégaya-t-il. Je sais que je vais vite personnellement à abandonner ces principes mais c'est justement pour ça que je t'admire. Comment je pourrais ne pas t'aimer après tout ce que tu as fait pour moi ? Tu es ma lum-
Elle rougit aussi et lui donna un doux regard. C'est, étant donné l'arrivée d'une Marlène tout excitée suivit de Roxanne et Annie, qu'ils furent coupés et revinrent à la réalité de la situation.
— Ouaaah ! T'étais incroyable grande-sœur. J'ai toujours cru en toi mais cette dame était vraiment effrayante ! Tu veux que j'essaye de te soigner ?
— Ah, volontiers. J'ai mis beaucoup trop de mana dans mon attaque surprise.
Elle se mis alors à la soigner sous le regard fuyant d'Annie, toute rouge. Après avoir assisté à la scène du baisé, son regard était fuyant et son cœur s'emballait. Elle ne comprenait pas trop ce sentiment et s'effaça donc. Mésandre, elle, continuait de s'assurer que tout le monde allait bien et c'était le cas. Heureusement, les attaques de la sorcière n'avaient touché personne et voyant le groupe par la fenêtre, elle s'empressa d'aller les voir accompagnée d'Orelia. Pendant que tout le monde se retrouvait, le petite thérianthrope Roxanne qui avait ramassé un bâton, tapotait le corps d'une Morganna inconsciente. Curieuse, elle fit bouger la poitrine de la femme et marmonna :
— Oooh, comme… Ballons.
Elle joua avec et les fit balancer sur les côtés, les suivants des yeux comme un chat le ferait avec un jouet.
— Pas si… effrayante, finalement.
Toutefois, elle fut attirée par une drôle de marque écarlate qui se rependait sur la joue de la femme. Elle tapota alors les joues de Morganna avec le bâton mais elle ne s'en allait pas.
Soudainement, Roxanne fit un bon en arrière. Sa queue et sa chevelure s'hérissèrent mais elle ne put prononcer un mot. La femme venait d'ouvrir les yeux ! Elle devait crier, prévenir tout le monde mais sa voix ne venait pas. Tous étaient occupés sauf… Elle se précipita donc vers Mulon, le tira au niveau de sa chemise en pointant dans la direction de la femme. Perplexe, il regarda alors dans la direction de Morganna et écarquilla des yeux.
Elle, elle se relève ?!
— Ce, ce n'est pas finit ! grogna-t-elle.
Elle releva son corps en utilisant sa chevelure, remplaçant ainsi ses jambes avec. Tout le monde la fixa alors, ahuris par une telle prestation. La marque sur sa joue commençait à disparaître ce qui fit s'écrier Ada :
— Oh non ! Le-le pacte du sang n'a pas eu le temps de prendre !
Tel un monstre, elle se rapprochait lentement en grommelant :
— Je, je n'ai pas perdu, je refuse ! Jamais, jamais, jamais, jamais, JAMAIS ! Pas par des animaux, pas par de telles insectes. Je suis plus que vous ! Intelligentes, puissante, j'ai passé ma vie à étudier la magie des runes. Tant que je ne suis pas morte, je n'aurais pas per-
Il y eut cependant une détonation ! Mylon n'eut le temps que de remarquer un projectile s'élancer vers Morganna. Celui toucha la femme en plein dans la nuque ! Elle grimaça et s'effondra au sol sous les regards perdus de tout le monde. Mésandre arriva finalement sur la scène et chercha la raison de leur silence mais c'est alors qu'ils remarquèrent l'arrivé d'une femme. En tenue de secrétaire verte surmonté d'un chapeau assorti, ayant des lunettes et dans son dos une sorte d'arme d'accroché, elle parla seule à l'appareil accroché à son oreille :
— Je me suis occupée de l'élément perturbateur monsieur, soyez serein.
Suivit aussi de deux hommes, elle ordonna à l'un d'entre eux d'attraper la sorcière. L'autre surveillait les arrières de la secrétaire pendant que celle-ci intima au groupe :
— Bien, voilà qui s'occupe de la gêneuse. Chères Soeurs, veuillez nous excuser de notre négligence. En guise de compensation, Monsieur Valkyar vous offre une somme de 80 pièces d'argents.
— Que, m-merci beaucoup, rétorqua Mésandre. Mais pourquoi de « votre négligence » ?
— Nous savions qu'elle allait poser des problèmes et nous nous reposions sur Maximilien pour la contenir. Or l'évêque et l'église ont beaucoup de problèmes depuis hier et notre maître, comme vous le savez, souhaite augmenter la sécurité à Elmoth depuis que sa fille y a insisté.
— Je comprends mieux Dame Katia, dit Mésandre en s'inclinant. Que Stella veille sur l'homme extraordinaire qu'est sieur Valkyar.
La femme se tourna alors vers Adamantine pour l'observer de haut en bas. C'est avec un regard hautain qu'elle s'exclama :
— Alors c'est toi qui as battu cette femme ? Et bien, c'est une surprise, tu n'es pas du tout comme les Dandelions que ma mère m'avait décrite. En revanche, tu es dans un sale état ma pauvre…
— Cette couleur de cheveux, c'est-c'est la même que la tienne Ada ! se prononça Mylon.
— Qu-qui es-tu ? demanda la concernée.
— Huh, souffla la femme. C'était à prévoir connaissant ton père et frère. Bonjour cousine, je suis la secrétaire de sieur Anathon Valkyar et simplement : Katia. Je suis là pour te poser des questions concernant la soirée d'hier.
— Cousine ?! s'étonnèrent Mylon et Marlène.
Un interrogatoire ? Une cousine ? N'étaient-ils pas encore sortis d'affaire ?!