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Chapitre 27 : Tombée de rideau

— Qu-qu'as-tu dis ? demanda Adamantine. Le Pantin ? Tu es un acolyte du Pantin ?! 

 

Mylon était confus de la situation : cet homme était-il si connu que ça ? Il n'en avait jamais entendu parler, lui. Mais Adamantine s'adressait à lui comme si elle ne le connaissait pas, à vrai dire, elle jouait bien la comédie. La colonne de feu, qui s'était alors élevé dans le ciel, attira l'attention de tous et disparut soudainement. On pouvait entendre gémir à travers le silence qui s'était installé des blessés. Cela perturba tous ceux présents autour de nos deux héros, les muant dans le silence et l'incompréhension. C'est alors qu'une petite fille intervint parmi les ex-esclaves. Portant le corps de sa petite sœur dans ses bras, elle pleurait avec un regard vide de vie. Elle s'approcha de Mylon, tira sa veste et demanda d'une voix brisée : 

— Ca y'est, j-je sais ce qu'a Heli… E-elle est partie c'est ça ? Comme les hommes de tout à l'heure, elle-elle ne reviendra plus ? Elle ne se réveillera plus jamais ? Ils-ils l'ont… 

 

— Annie… 

 

Il s'accroupit adonc pour pouvoir mieux voir son visage. Mylon posa sa main sur l'épaule de la jeune fille en ne prêtant plus attentions aux autres. Il devait être là pour elle, pour la sortir de la solitude, pour lui éviter de sombrer. Même si son masque déformait sa voix : sa tristesse, sa peine et sa culpabilité s'entendirent dans son intonation. 

— Je suis désolé. Ce n'est pas ta faute qu'elle est partie. Ce qui lui est arrivé est inhumain et les méchants en viennent d'être châtiés. Je suis là pour toi si tu veux, tu n'as pas à être seule. 

 

— Ma-mais je lui avais promis pleura-t-elle. Je lui avais promis qu'on se retrouverais une fois vendus. Qu'on aurait notre propre maison où nous pourrions jouer à la poupée toutes les deux comme elle en rêvait. 

 

Cependant, l'un des membres de Mitra profita de ce moment, de cette ouverture pour attaquer cet homme masqué. Il se jeta sur eux, prêt à abattre sa lame sur ce vulgaire malfrat… 

Mylon put atoutefois entendre un bruit métallique. Il se retourna rapidement et la vit donc : Adamantine. Elle s'était interposée entre lui et le membre de Mitra, parant de son épée celle de l'homme d'église. Celui-ci, stupéfait questionna : 

— Qu-que faites-vous dame Dandelion ? Vous ne prenez quand même pas le partis d'un criminel ?! 

 

Le regards froid et colérique, Adamantine gronda aux hommes d'églises : 

— Par Stella, il est temps de cesser ces idioties ! Il y a plus urgent que de s'en prendre à des citoyens du royaume ! 

 

— Mais, ce sont un criminel et des escl- 

 

— Cet homme n'a aucunement commit de meurtre en face de nous et n'est même pas sur le lieu. Aussi suspect qu'il ait l'air, il a le droit à l'assomption d'innocence. Et puis, voyez-vous la marque de la Mélusine sur ces pauvres gens ? Non, celons la loi du Royaume, ils sont libres. Même s'ils sont d'ex-esclaves, regardez-les : fatigués, affamés, affaiblis et mal traités. De ces négligences, de ce traitement, un enfant s'en est allé rejoindre Stella... Est-ce vraiment ce que vous souhaitez ? Est-ce vraiment pour assassiner des enfants que vous vous battez ? 

 

— Mais, ce n'est pas nous- 

 

— Défendre de tels actes, c'est être complice ! continua la chevaleresse. Imaginez votre propre enfant dans de tels conditions, cela ne vous révolterait pas ?! Ce n'est pas parce que leur parent les ont abandonnés qu'ils méritent un tel traitement. 

 

Les membres de Mitra se muèrent dans le silence face à aux paroles d'Adamantine, chacun regardant le sol, honteux. Elle rangea donc son épée et fit un geste de la main vers la bâtisse en flamme : 

— Si vous souhaitez vous repentir, il est encore temps. Stella a dit celons la Verita : aime ton prochain comme ta famille, haïs les dé- 

 

Elle arrêta pour omettre ce passage et continua : 

— Il est donc temps d'écouter notre déesse et d'aller s'occuper des blessés. Entendez-vous ces râles d'agonies ? C'est qu'il y a des survivants et c'est le plus important dans cette tragédie. Notre, votre rôle est de leur porter secours. Supporteriez-vous de devoir annoncer à leur famille qu'ils sont morts par votre négligence ? 

 

— Je- Bien madame ! s'écria un des membres de Mitra. 

 

— V-vous avez raison, nous devons les aider ! 

 

— Bien, je vous confie cette tâche pendant que je m'occupe des enfants. En tant que chevaleresse, je ne peux me permettre de les laisser entre les mains d'un individu suspect. Allez-y maintenant ! 

 

La plupart d'entre eux l'écoutèrent donc et partirent au secours des blessés tandis qu'une poignée d'entre eux resta sur place pour s'occuper des évanouis, victimes de l'homme masqué. C'est alors qu'un dernier pointa sa lame vers Mylon et clama : 

— Je veux bien mais je refuse de le laisser partir ! On ne connaît pas son identité ni s'il est impliqué. Tu vas donc bien gentiment nous suivre jusqu'à la cathédrale. 

 

Mylon esquissa un regard dans la direction de l'homme, puis vers Adamantine et enfin vers les ex-esclaves. Il acquiesça de la tête ce qui surprit l'homme mais il intima une dernière fois à la fillette : 

— Annie, je suis désolé. Je t'ai dit que tu ne serais pas seule, que je serais là mais je dois partir. Je suis sûr que cette chevaleresse sera gentille avec vous alors ne t'inquiète pas. Adieu… 

 

— Que- 

 

— Tu as vraiment crus que j'allais me rendre ? cria-t-il à l'homme. Dans tes rêves ! 

 

Mylon s'échappa donc en courant à toute vitesse, serpentant dans les ruelles et poursuivit par deux d'entre eux. Pendant ce temps, Adamantine s'occupa des enfants et laissa en liberté les adultes qui eux se rendirent au niveau d'Elio. Là-bas, celui-ci les conduisit jusqu'à un endroit à l'écart de la place principale, un endroit où l'église patrouillait que très peu et qui était presque inhabité. Il installa certains dans une vieille cabane abandonnée tandis que d'autres voulurent partir de leur côté, ayant des connaissances en ville ou bien voulant désormais se débrouiller seul. Ce fut le cas pour le thérianthrope et la femme qui défendirent le sous-sol. Avec chacun leur connaissance, ils partirent de leur côté. Adamantine, elle, conduisit les enfants vers l'endroit le plus sûr pour eux : le couvent de Lumis. Cet établissement qu'ils avaient visité possédait encore de la place pour les accueillir, surtout qu'ils n'étaient qu'une dizaine. Cela allait donner plus de charge à ces pauvres nonnes dont l'église se dégradait de plus en plus mais soit... 

De toute façon, il y en a un qui va en entendre parler et qui va devoir assumer ses responsabilités en se remuant les fesses ! Se dit Ada. 

 

En parlant du loup, celui-ci arriva facilement à semer les membres de Mitra. Il se posa dans un coin de ville, à l'abri des regards et brûla la veste et le masque, ne laissant derrière lui que des cendres et une flaque de métal solidifié. Il s'installa ensuite sur un toit, dans un coin à l'abri des regards et, alors qu'il attendait sagement, il put entendre simultanément dans la ville des explosions. Il se mit ainsi à étudier avec « Search » la ville et put ainsi deviner ce qu'il se passait. Il en eu des sueurs froides et bégaya à lui-même : 

— Ce-ce Pantin est effrayant, à lui tout seul il a… ? Tout ça en une soirée ? Non, il a dû préméditer ça à l'avance ! Viser autant de lieu en une soirée… Pourquoi maintenant ? Est-ce un hasard de timing ou lui ai-je forcé la main ? 

 

Toutefois, il ne put y répondre de lui-même et décida de ne pas agir. Il en avait déjà fait assez et la fatigue le gagnait. Avec tout le mana qu'il avait dépensé, avec l'heure qu'il était et tout cet exercice, il s'assoupit sur ce toit en pierre plat. 

Au niveau de la cathédrale de la ville, sur son toit et plus particulièrement sur son pique, se tenait là cet étrange homme au masque de corbeau. Tenant dans ses bras et contre lui l'elfe Damnée, il clama à la vue de la ville : 

— Ah quel beau spectacle ! Ne trouves-tu pas ma chère ? La souillure de cette ville, tous ces gens se croyant au-dessus de tout et qui font de l'esclavagisme un profit sont enfin punis. C'est un début grandiose dans ma quête ! Un avertissement, un jour historique ! Certains appelleront cela « terrorisme », acte malfaisant, profanation ou encore acte de défiance envers le Royaume mais moi, je déclare cela comme un entracte. Un entracte entre deux périodes que l'on ne définira dans l'histoire qu'à la fin de cette aventure. 

 

Il regarda alors au loin, comme s'il pouvait apercevoir une personne et déclara en levant son chapeau : 

— Mon cher ami, toi qui m'as forcé la main, toi qui as agi quand personne n'osait le faire, nous nous retrouverons sois en certains. 

 

C'est alors que l'elfe s'adressa à l'homme d'une façon perdue et dans sa langue. Il répondit alors : 

— Ne t'inquiète pas ma chère, je te promets de te ramener chez toi. De toute façon, je dois me faire oublier après un tel spectacle. Je crains qu'ils ne les envoient après moi maintenant mais soit, c'est le but. 

 

Il disparut donc avec l'elfe dans l'obscurité de la nuit.