Après avoir survécu à l'Apocalypse, j'ai construit une ville dans un autre monde

[Terre Inconnue]

Dans une contrée étrangère remplie de mélancolie, de mort et — paradoxalement — de la prospérité des ressources naturelles, il existait un lieu appelé Tombe des Villages.

Il était situé juste au cœur du territoire humain, au centre géographique de ce monde.

Le nombre de villages détruits dans la région à travers les millénaires était incommensurable, tout comme l'étaient les villages continuellement construits sur place grâce aux ressources disponibles.

C'était aussi l'un des bons terrains de chasse pour les professionnels de niveau intermédiaire inférieur, car les monstres n'étaient pas trop faibles, mais pas trop forts pour les personnes au-dessus du niveau de villageois.

Dans le jargon de leur ville natale, c'était un endroit de 'grinding' parfait.

C'est ici qu'un petit groupe d'étrangers — des hommes venant d'un autre royaume — séjournait pour s'entraîner de la manière la plus efficace qui leur était disponible.

"Cet endroit est vraiment flippant," dit l'un des hommes en mâchant son barbecue, de la sauce tombant sur ses chaussures.

L'homme n'était pas mal, il avait été connu pour être un peu métrosexuel chez lui, mais ses cheveux blonds étaient presque devenus bruns à cause de toute la crasse de leurs aventures sans fin récentes. Toute sa propreté d'antan avait depuis longtemps disparu.

"Je veux dire, sérieusement..." marmonna-t-il, regardant autour de lui.

Même s'il faisait sombre, ils avaient une vision améliorée et les deux lunes offraient suffisamment d'éclairage pour eux. Ce qui le perturbait, c'était que cet endroit avait de grandes ressources, mais les hordes de monstres étaient constantes à certains moments.

C'était comme si les ressources attiraient la nourriture pour les hordes...

Il frissonna.

Pas étonnant que les villages, qui n'avaient que des professionnels autour du niveau 10 ou ainsi, cédaient presque toujours après un certain temps. La consommation ne pouvait tout simplement pas suivre le rythme de l'accumulation de la force.

Les autres n'ont rien dit, bien qu'ils comprenaient son sentiment. C'était juste qu'ils n'étaient pas là pour rester, seulement pour s'entraîner, et c'était donc là-dessus qu'ils devaient se concentrer.

"Où est le capitaine ?" Demanda un jeune homme aux cheveux coiffés en banane, mâchant un fruit jaune dans sa main.

L'homme à la peau sombre à côté de lui regarda une colline à proximité, hochant de la tête dans cette direction. "Je l'ai vu aller là-bas."

"En repérage ?"

"C'est notre troisième jour ici ?"

"Concentre-toi sur ta propre nourriture, Turbo." Une voix à côté d'eux railla, avant de prendre la dernière brochette de barbecue.

"Hé !" Le blond fronce les sourcils et lança un regard noir au nouvel arrivant, qui croisait les bras en se tenant au-dessus d'eux, retenant arrogant la nourriture d'autrui. 

Jake était un homme aux cheveux hérissés qu'il avait mystérieusement réussi à conserver malgré leur manque de ressources. Il mangea la nourriture qu'il avait 'empruntée' en quelques bouchées, faisant ainsi gasper l'autre de stupéfaction. 

Jake croisa le regard de Turbo et commença à les réprimander. Il pointa même sur lui avec le bâton maintenant vide. "Ne parle pas dans le dos du Capitaine ! Ne sais-tu pas qu'il a des yeux partout ?"

Les autres étaient prêts à le tabasser un peu mais ensuite il regarda dans une direction, les épaules légèrement affaissées. "Il veut probablement juste être seul pour l'instant."

Il aurait eu l'air cool et introspectif... s'il avait nettoyé le reste de la sauce autour de sa bouche.

Alors il a quand même reçu cette petite correction.

...

À ce moment-là, le Capitaine mentionné se tenait immobile, éclairé par deux lunes.

Avec une posture droite, il se tenait sur une colline, surplombant les terres, ses yeux aiguisés balayant les alentours.

Sa silhouette séduisante formait un contraste avec la vue par ailleurs désolée. Son corps était tendu et alerte, prêt pour les changements majeurs qui allaient se produire bientôt.

Cependant, après avoir confirmé que la nuit resterait calme encore un peu plus longtemps, il s'accorda un moment de répit, car il ne pourrait pas se reposer pendant longtemps une fois que le combat aurait commencé.

Il sortit un téléphone de son espace, ses yeux perçants devenant immédiatement doux lorsque l'écran s'alluma pour lui montrer des images de sa bien-aimée. Un petit sourire apparut sur ses lèvres, rendant ses traits encore plus marqués.

Il était un homme d'une beauté frappante, aux traits ciselés et à la musculature bien définie, avec des épaules larges et une carrure musclée et fuselée.

Ses cheveux étaient coupés, aussi soigneusement que leur condition le permettait, avec ses courts cheveux ébène encadrant ses traits sculptés.

Ce qui était le plus remarquable, c'était son aura indéniable de masculinité et de force. C'était le genre de personne qui captivait l'attention partout où il allait.

Pour l'instant, cependant, il était seul, sombre, regardant intensément les photos dans sa paume, montrant une rare vulnérabilité visible par une seule personne.

Malheureusement, cette personne n'était pas là avec lui.

Mais contrairement aux autres, il refusait de croire qu'il ne pourrait pas retourner auprès d'elle.

Il pourrait revenir auprès d'elle ; Il le ressentait dans ses os.

Même s'il ne pouvait pas, il ferait tout ce qui est nécessaire pour rendre cela possible.

Alors qu'il fixait son image, ses yeux bleus saisissants brillaient comme des saphirs même dans la nuit. Ils ne reflétaient pas seulement la lumière des deux lunes, mais brillaient également de la lumière de la détermination et du désir, et c'était inébranlable et ferme.

"Ma femme..." Dit-il, une tonalité remplie de tendresse. "Attends-moi..."

Mais l'écran devint noir et il fronça les sourcils, son visage devenant pâle lorsqu'il vit que la batterie de son téléphone était morte.

Dans ce monde où il n'y avait pas d'électricité, serait-ce — tant qu'il resterait dans cet enfer — la dernière fois qu'il pourrait voir son image ?

Sa mâchoire se durcit à cette pensée et la douceur dans ses yeux se transforma en irritation et amertume.

Si l'un de ses coéquipiers avait été là, ils auraient craint pour leur vie.

Et c'était justement cette vision que l'un de ses subordonnés, son bras droit, finit par voir.

Le nouvel arrivant était également assez séduisant, aux traits saillants, aux muscles fuselés et aux cheveux qui arrivaient aux épaules, flottant au vent.

Il avait une peau pâle peu convenable pour un soldat, qui devenait un peu plus blanche lorsqu'il ressentait l'atmosphère entourant le capitaine.

Cependant, il se reprit rapidement et marcha vers l'homme qu'il respectait le plus au monde.

"Capitaine Garan," dit-il en saluant l'homme, omettant le salut standard comme ordonné. 

"Gill."

"Ils sont là."

À ses mots, la vulnérabilité restante dans les yeux du capitaine fut remplacée par sa fermeté caractéristique. Sa mâchoire bien définie se serra de sérieux.

"Allons-y," dit l'homme aux cheveux d'ébène, sa voix profonde et résonnante écho de la colline sinistre.

Il rejoignit un groupe de quelques dizaines de soldats de leur patrie, une aura de gravité exigeant le respect de tous émanant de lui.

Ils se mirent en formation, attendant que la vague noire de monstres atteigne leur champ de vision.

Bientôt, ils feraient face à une horde de monstres qu'ils auraient pensé ne voir que dans les films d'horreur.

Mais les voilà… 

Le Capitaine, cependant, était imperturbable, et sa stabilité affectait son peuple. Il ne leur disait rien, car il leur avait déjà tout dit dans leurs centaines de batailles ensemble.

À la place, il avança, la posture droite, chacun de ses mouvements exsudant la force et la discipline.

Il marcha vers la horde approchante et des formes grotesques apparurent bientôt à la vue.

En quelques clignements, un monstre plus rapide que les autres atteignit rapidement à quelques mètres de lui.

Il leva les bras et l'air autour de lui changea, devenant plus froid, et une petite étendue de terre sous lui se transforma en glace, s'étendant pour capturer les pieds du monstre, le handicapant.

Il sortit rapidement une arme de son espace, décapitant le monstre, utilisant le même mouvement pour se défendre contre un nouveau monstre qui l'atteignit.

Son équipe sprinta également vers la horde, différents éléments illuminant les cieux sombres.

L'homme croyait toujours en son peuple, ils pouvaient encore gérer une horde de bas niveau comme celle-ci.

Avec cette pensée, il se déplaça rapidement plus profondément dans la horde pour tuer plus de ces bêtes.

Ses yeux brillaient de détermination à chaque coup d'épée.

Il était temps pour eux de combattre et de devenir plus forts. Seulement ainsi pourraient-ils avoir la capacité de rentrer chez eux.

Et il reviendrait à elle. Quoi qu'il en coûte.