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Chapitre 17

La tension dans l'air se transforma en une explosion brutale de violence. Le premier soldat qui s'approcha d'Aniaba n'eut même pas le temps de lever son arme. En un éclair, Aniaba était sur lui, le saisissant à la gorge et l'élevant du sol comme un pantin. Un craquement sinistre retentit, et le corps du soldat s'écrasa au sol, inerte.

Le groupe d'hommes armés hésita un instant, stupéfaits par la vitesse et la puissance d'Aniaba. Mais leur chef, d'un cri rauque, leur ordonna d'attaquer. Ce fut leur erreur fatale.

Aniaba se déplaçait comme un prédateur invincible, sa silhouette se fondant et surgissant des ombres à une vitesse inhumaine. Chaque coup porté était un arrêt de mort. Il frappait avec une précision foudroyante, brisant des os, arrachant des membres, et laissant derrière lui une traînée de carnage. Les cris des soldats se mêlaient à ceux des villageois, qui s'étaient réfugiés dans leurs cases, terrifiés par la bataille qui déchirait leur sanctuaire.

Un cavalier tenta de l'encercler, mais Aniaba bondit avec une agilité presque surnaturelle. Il atterrit sur le cheval, saisissant le cavalier par les épaules et le jetant au sol avec une telle force que la terre sembla trembler. Puis, dans un mouvement fluide, il brisa la nuque de l'animal pour neutraliser toute chance de poursuite.

Plus le combat s'étendait, plus la rage s'emparait de lui. Ses mouvements, déjà brutaux, devenaient presque frénétiques, et les soldats, impuissants, étaient démembrés sous ses coups. Aniaba ne voyait plus des hommes, mais des obstacles à abattre, des symboles de la tyrannie qu'il avait juré de détruire.

Quand le dernier soldat s'effondra, son corps brisé à ses pieds, Aniaba resta immobile au centre de la clairière. La lune baignait la scène d'une lumière blafarde, révélant le sol imbibé de sang et jonché de viscères. Sa respiration était lourde, son corps tendu, et ses mains tremblaient encore sous l'effet de la rage. Mais la bataille était terminée.

Il s'agenouilla lentement, ses genoux s'enfonçant dans la terre humide et sanglante. Les images du carnage tournaient dans son esprit, et il ferma les yeux pour tenter de retrouver son calme. Il se souvenait de l'Aniaba d'autrefois, le prince raffiné et stratège de la cour de Louis XIV, et comparait cette image à celle de l'homme qu'il était devenu. La différence était à la fois frappante et douloureuse.

Une réflexion s'imposa à lui, aussi simple qu'évidente : la diplomatie n'est possible qu'entre des puissances égales. Lorsqu'il était à la cour du roi, chaque tractation, chaque promesse était sous-tendue par la force militaire et politique de la France. Sans cette puissance derrière lui, il aurait été ignoré, ou pire, écrasé.

Il réalisa alors pourquoi le Baron l'avait choisi et pourquoi il lui avait donné cette bénédiction — ou malédiction. Ce pouvoir n'était pas seulement un outil pour se venger ; c'était une fondation. Avec cette force brute, il pourrait construire quelque chose de véritablement solide, un équilibre de pouvoir qui ouvrirait la voie à la diplomatie.

— La force soutient la diplomatie, murmura-t-il pour lui-même, les mots étant presque une épiphanie. Sans elle, il n'y a pas de respect. Pas d'engagements. Pas de paix.

Il releva lentement la tête, regardant autour de lui. Les villageois, qui avaient timidement commencé à sortir de leurs cachettes, le fixaient avec un mélange de peur et d'admiration. Aniaba savait qu'il était bien plus qu'un homme à leurs yeux maintenant. Il était devenu un symbole.

Il se releva, essuyant le sang sur ses mains d'un geste lent et méthodique. Son regard se posa sur Victor, qui se tenait à l'entrée de sa maison, tenant fermement une arme rudimentaire, préparé à se battre si nécessaire. Aniaba hocha la tête en signe de reconnaissance.

— C'est fini, dit-il. Mais ce n'est que le début.

Victor baissa son arme, mais son expression restait grave.

— Combien de fois devras-tu refaire cela avant que ton message soit entendu ?

Aniaba sourit faiblement, bien que son regard restât sombre.

— Autant de fois qu'il le faudra. Jusqu'à ce qu'ils comprennent que nous ne sommes pas faibles. Que nous ne sommes pas des esclaves.

Il se retourna vers les villageois, sa voix prenant une autorité naturelle.

— Vous avez vu aujourd'hui ce que nous pouvons faire quand nous refusons de nous soumettre. Mais cela ne suffit pas. Nous devons construire, nous renforcer. Ce combat est le nôtre à tous.

Un murmure d'approbation parcourut la foule, bien que certains regards restaient pleins d'inquiétude. Aniaba inspira profondément. Il comprenait maintenant que son chemin serait long et parsemé de sang, mais c'était un prix à payer pour la liberté.

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