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Chapitre 11 : A l’approche d’une grande bataille

Le château d'Eudes, calme en apparence, restait un lieu où se tramaient des manœuvres subtiles et des décisions fatales. Alors qu'Eudes continuait de manœuvrer dans les coulisses de la guerre, une nouvelle donnée entra en jeu, imprévu mais inévitable : des mercenaires, égarés dans leur quête de quelques pièces d'or, parvinrent à récupérer des informations cruciales. Elles étaient suffisamment précieuses pour éveiller les soupçons d'Edwyn, qui, loin de négliger la menace, comprit qu'un danger imminent approchait.

Le groupe de mercenaires, un ensemble de voix fatiguées par les voyages et les batailles, se présenta donc à Edwyn dans la salle du trône de Vannes. L'un d'eux, un homme au regard acéré, s'avança et s'agenouilla, un soupçon d'inquiétude dans ses gestes.

"Seigneur Edwyn," dit-il d'une voix grave. "Les rumeurs que nous avons entendues dans les forêts et sur les marchés ne sont pas qu'un simple bruit. L'armé de votre frère Eudes se rassemble, plus proche de Vannes que vous ne l'imaginez. Elle se prépare à frapper, et ce, dans un avenir proche."

Edwyn, la mâchoire serrée, se redressa sur son trône. Les mercenaires n'étaient pas des gens qu'il appréciait particulièrement, mais leur information était trop sérieuse pour être ignorée.

"Vous êtes sûr de ce que vous avancez ?" demanda-t-il, sa voix marquée par la tension.

"Nous avons vu ses troupes, mon seigneur," répondit le mercenaire. "Eudes n'a pas l'intention d'attendre plus longtemps. Il sait que le temps joue contre lui, et il ne laissera pas passer l'occasion d'attaquer."

À cette annonce, Edwyn sentit le poids de la situation s'alourdir. Son frère, ce stratège implacable, l'avait pris au piège. Mais, comme toujours, Edwyn n'était pas du genre à paniquer. Il avait son propre réseau de renseignement, et les événements se déroulaient exactement comme il l'avait anticipé.

"Préparez Bastien," ordonna-t-il, se levant brusquement. "Nous allons riposter immédiatement."

Il savait que la bataille serait inévitable, mais il n'était pas de ceux qui se laissent prendre au dépourvu. Il demanda que ses troupes soient mobilisées et que les armes soient préparées, tout en ordonnant à ses conseillers de renforcer la défense des remparts. Il se tournait, en même temps, vers ses alliés, prêt à négocier de nouvelles alliances si nécessaire. Après tout, la guerre ne se faisait jamais seule.

Du côté d'Eudes, la situation était tout aussi tendue. Les nouvelles de Vannes parvinrent rapidement à ses oreilles, mais Eudes n'était pas du genre à se laisser effrayer par une offensive rapide. Il savait que le chaos régnait en Vannes, et que la prise de cette ville pouvait offrir une victoire décisive. Mais il était aussi conscient que le moment n'était pas encore venu d'agir en force. Il devait d'abord s'assurer qu'il n'était pas trop tôt pour déclencher l'attaque, tout en gardant ses alliés près de lui.

Le plan d'Eudes était simple : provoquer une première vague de panique en feignant une attaque sur les remparts de la ville, pour ensuite frapper plus fort par surprise lorsque l'attention d'Edwyn serait concentrée ailleurs. Ses espions, qu'il avait habilement placés dans Vannes et ses environs, avaient réussi à convaincre plusieurs vassaux mécontents de l'ordonnance d'Edwyn de se ranger sous sa bannière. Mais cette victoire fragile devait encore être consolidée.

"Les espions sont en place," murmura-t-il à Sir Aedan, "et les informations que nous avons reçues de Vannes nous permettent d'agir rapidement. Nous allons leur tendre un piège dont ils ne se relèveront pas."

Sir Aedan acquiesça, ses yeux brillants de cette même ambition qui l'avait poussé à soutenir Eudes. "Il est impératif que cette attaque soit fulgurante. Nous devons frapper avant qu'ils ne s'organisent, avant qu'Edwyn ne réalise que nous savons ce qu'il prépare."

La pression montait dans les deux camps. Les armées se rapprochaient de Vannes, et la tension était palpable sur chaque rempart. Les soldats se préparaient, tandis que les chefs de guerre affinaient leurs stratégies, chacun cherchant à prendre l'avantage sur l'autre.

La confrontation entre les armées d'Edwyn et d'Eudes semblait désormais inévitable. Chaque mouvement des troupes, chaque décision prise par les généraux, était scrutée de près. La guerre, qui jusque-là semblait être une suite d'ambitions, devenait un affrontement direct. Edwyn savait que la moindre erreur pourrait signifier la perte de sa couronne, tandis qu'Eudes, de son côté, devait s'assurer que ses alliés ne faiblissent pas, prêts à le trahir au moindre faux pas.

Le combat serait long, sanglant et sans pitié. Mais une chose était sûre : la bataille marquerait le destin des deux royaumes, et ce n'était pas seulement une guerre entre deux frères, mais un choc de volontés et d'ambitions, un choc qui déterminerait qui, des deux, régnerait sur la Bretagne.