Qu'avez-vous fait avec Maximus ?

Les dieux doivent être en train de se moquer de lui ! Isaac jura aussitôt qu'il fut retourné à l'endroit où il avait laissé Maximus et qu'il avait disparu.

"Oh, non, non, non," Isaac commença à paniquer, faisant les cent pas tout en passant occasionnellement sa main dans ses cheveux blonds qui tombaient jusqu'à sa nuque.

Ce n'est pas possible, où était Maximus ? Il savait qu'il n'aurait pas dû laisser ce cheval seul ! Isaac aurait juré que Maximus le haïssait et faisait cela pour le tourmenter. Attendez une minute, et si c'était le test ? Était-il supposé trouver le cheval ?

Que se passe-t-il s'il n'arrive pas à le trouver ? Comment pourra-t-il retrouver le Prince Aldric et lui donner la réponse du prince héritier alors ? Le prince cruel le tuerait-il si le message arrivait en retard ?

Isaac n'avait pas besoin qu'un dieu lui donne la réponse à cette question. Ce prince fou jouerait probablement avec lui un moment avant de mettre fin à sa vie pathétique. Après tout, il prenait plaisir à tourmenter les gens.

"Maximus," appela-t-il d'abord doucement, espérant que le cheval dormait quelque part ou quelque chose comme ça et reviendrait au son de sa voix.

A qui pensait-il tromper ?

"Maximus !" cria-t-il cette fois, sa voix résonnant à travers les bois. Pas de réponse et son rythme cardiaque s'accéléra à l'idée qu'il se faisait. Et si des humains avaient trouvé le cheval pendant son absence et l'avaient capturé ?

Non, ce maudit cheval était un combattant et s'il pouvait se battre contre un troupeau tout seul, les humains n'étaient pas de taille. De plus, il ne voyait aucun signe de lutte dans la terre. Si c'était le cas, il semble que Maximus s'était volatilisé car il était incapable de trouver sa piste, remplacée maintenant par deux pieds, ce qui n'avait aucun sens.

"Maximus !" appela-t-il une fois de plus et il y eut soudain un bruissement dans la forêt et il se tourna brusquement vers la source.

Isaac n'avait aucune idée de ce à quoi il s'attendait mais rien ne se rapprochait de la femme qui s'avança vers lui. Son esprit s'arrêta net et tout ce à quoi il pouvait penser c'est qu'elle était belle. Isaac ne savait pas comment mais ses jambes s'étaient déjà mises en mouvement pour aller à sa rencontre.

Elle avait la peau sombre et des cheveux qui tombaient jusqu'à ses fesses et semblaient étrangement familiers. Contrairement aux cheveux de Prince Aldric qui avaient une nuance bleutée grâce à son héritage de Fae de l'hiver, les cheveux de la femme étaient d'ébène et ses yeux bleus si beaux qu'il avait envie de se perdre dedans.

La femme se tenait tranquillement à cette place, avec un sourire séduisant, tandis qu'Isaac marchait vers elle comme un zombie sans esprit. Il ne pouvait pas contrôler son corps et il semblait y avoir une brume qui obscurcissait son esprit chaque fois qu'il voulait penser. Mais même aussi dénué d'esprit qu'il l'était, il y avait à l'intérieur d'Isaac un sentiment lancinant qu'il devait trouver quelqu'un.

Quelque chose.

De quoi s'agissait-il ?

Ses pieds le menèrent à la femme et il se tint juste devant elle alors qu'une sensation étrange le traversait. Les poils de son corps se hérissèrent et il fut envahi par la désespération de se souvenir comme s'il reconnaissait enfin qu'il était en danger.

"Quelle déception," dit la femme, "je pensais que tu serais différent des autres." Elle leva la main et s'apprêtait à lui caresser la joue quand il bougea, plus vite que l'œil ne pouvait voir.

Isaac parvint à briser le sort et avait maintenant son épée, matérialisée de nulle part, pointée vers son cou.

"Qui es-tu et qu'as-tu fait de Maximus ?" Sa voix était ferme et Isaac était en alerte maximale alors qu'il l'observait.

Il y avait des lignes de marquages avec de petites encres noires et fines sur le visage de la femme et bien que de telles caractéristiques soient particulières aux sorcières, les Fae sombres possèdent aussi des traits similaires comme le prince et ses runes. La défense d'Isaac était élevée et sa prise sur la poignée de son épée se resserra.

"Fascinant, tu as réussi à combattre mon hypnose," murmura la femme, les yeux grands ouverts et brillants comme si elle regardait Isaac comme un prix très recherché.

Même avec l'épée maléfique pointée vers son cou, elle fit un pas en avant tandis qu'Isaac en faisait un en arrière.

"Ne fais pas," le prévint-il, l'épée la coupant et traçant une ligne de sang sur son cou délicat.

Elle s'arrêta mais son sourire se tordit en une expression qui semblait prédatrice et affamée, ce qui rendit Isaac extrêmement méfiant à son égard. Elle lui rappelait presque un certain prince.

"Qu'as-tu fait de Maximus ?" répéta-t-il, son ton impérieux tandis qu'il forçait son corps à une posture de combat.

"Que lui ai-je fait ? Je suis Maximus." Elle gloussa.

"Quoi ?" Isaac n'avait pas bien entendu.

La femme souleva sa jupe et tournoya, "Ta-da ! Je suis Maximus ! En tout cas la version féminine de lui." Elle trouvait la situation hilarante.

Que diable disait-elle ? Isaac était maintenant extrêmement confus. Non, cela devait être une ruse pour baisser sa garde et le frapper lorsqu'il s'y attendait le moins.

Il avança de manière menaçante, "Écoute-moi, sorcière…" Il serra sa prise sur l'épée, "je te couperais si tu ne me dis pas ce que tu as -" Elle l'interrompit avec un bâillement dramatique.

"Tss, les hommes, si prévisibles." Elle leva les yeux au ciel, " Très bien alors." Ses yeux brillèrent à nouveau, "Alors je vais te montrer."

"Q-quoi ?"

Tout cela se produisit si rapidement mais dans un tourbillon de fumée noire, l'étrange femme en face de lui avait disparu et était remplacée par un étalon noir majestueux et familier.

Maximus.

Impossible.

Néanmoins, le cheval était plus grand que la femme qui se tenait à sa place, donc Maximus s'arrêta net et se cabra sur ses pattes arrières en hennissant. Le désordre soudain surprit Isaac, mais cela suffit comme avertissement pour qu'il crée suffisamment d'espace entre eux, trébuchant presque en arrière.

Mais ensuite, il lui restait une question,

QUE S'EST-IL PASSÉ AU NOM DES DIEUX ?