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Maëlle à l'attaque

Mathis Johnson

- Bonjour maman !

Je pars l'embrasser avant de m'attabler.

- Comment tu vas ? Tu as bien dormi ?

- Elle est où ta... femme ?

- Lucia se prépare dans notre chambre. Elle va descendre dans pas longtemps.

- Donc elle est encore là. Et comment penses tu que je peux aller bien dans ce cas ?

Elle quitte la table, récupère une assiette et se sert de quoi petit déjeuner.

- Je vais donc manger là haut. Impossible de partager une table avec ta meurtrière de femme, elle s'en va.

- Maman, Lucia est celle qui prépare ce que tu manges à chaque fois tous les matin.

Elle marque un arrêt.

- J'ai jugé bon que tu le saches, je continue.

Elle revient sur ses pas toutes remontée et envoie son plat valsé sur la table. Le plat étant secoué au passage, une bonne partie est deversée sur celle ci.

- Elle est où ta cuisinière ?

- Elle vient l'après midi uniquement. L'as tu déjà vu le matin depuis que tu es ici ? Non, ps vrai ?

- Pourquoi c'est cette femme qui doit préparer le plat que je vais consommer ? L'autre était boen, non.

- Ce n'est pas fait à tes intentions maman. Loin de là. On ne savait même pas sue tu allais debarquée ici vu que tu n'as pas pris la peine de prévenir. Tout ça, c'est parce que ma femme juge important de me nourrir elle même toutes les fois où elle a du temps. La voilà donc la raison pour laquelle c'est ma douce et tendre épouse qui prépare mon plat chaque matin.

- Alors tu devrais faire attention mon fils. Il ne faut pas confondre une intention toute mignonne d'une épouse dévouée avec un plan bien fisselé pour t'éliminer. Un empoisonnement au cyanure ressemble aisément à une intoxication au fruit de mer. Et le cyanure est indétectable dans certains aliments que nous consommons quotidiennement. Surtout quand c'est ingéré à petite dose. Cette femme, on le sait maintenant. Elle est capable de tuer. Si elle l'a fait une fois avec un fiancé fauché dont elle était supposément amoureuse, à plus forte raison plus pour un homme de ta trempe, avec le compte en banque bien garni que tu as. Tu représentes à ses yeux ce rêve qu'elle ne s'était jamais permis d'avoir avant que tu n'es eu la brillante idée de l'épouser. Plus tard, à ta mort mon fils, elle aurait des milliards de raison de jouer à la veuve éplorée.

- Maman arrête. Tu es méchante dans tes propos.

Elle me toise. Lucia arrive au même moment. Elle eut le temps d'écouter le ramassis de débilités répétés par ma mère à l'instant. Lucia prend plans trop grande réaction. Je me suis habituée à elle. Elle est affectée par des propos aussi absurde. Je le sais.

- Je suppose qu'il serait beaucoup plus judicieux de bruncher tous les jours. Et ceci ailleurs, elle lâche en partant.

- Ton compte en banque te le permet bien, je riposte mine de rien.

- Il ne va y avoir ue tous les deux ce matin on dirait, dit Lucia une fois qu'elle est repartie.

- Ne te tracsse pas pour ce genre de chose. Ma mère est adulte. Ce n'est pas en boudant qu'elle va me forcer à quelques chose.

- Oui, mais, je ne suis pas rentrer dans ta vie pour briser ta famille.

- Et ce n'est pas ce ue tu fais. Il n'y a rien de changer dans ma relation avec ma très chère mère si ce n'est que cette fois je tiens à défendre ma position. Elle reviendra à de meilleurs sentiments bientôt.

- Hmmm !

Elle se lève pour me servir et en fait de même pour elle aussi. Puis, elle reprend place à table. La situation est pesante, j'avoue. J'ose espérer que maman comprendra que ce n'était pas à elle de me trouver une femme et lâchera prise.

- Tu commences un nouveau travail aujourd'hui. Comment tu te sens ? Je demande alors que je piue dans mon assiette.

- Être au service des autres, en prendre soins, c'est ma vocation. J'appréhende juste par rapport à l'ambiance au travail. Je suis une ex taularde, et...

- Mel est une amie à moi, cela ne la dérange pas tant que ça. Et uant aux autres, sont ils obligés de savoir ?

- Je ne peux pas leur mentir...

- Ce n'est pas ce que tu fais. Tu te preserves simplement. Laisse les complexes de cotés. Soit juste toi même et fais ceux pourquoi tu seras là bas.

- J'y compte bien. Même si en 10 année, bien de choses ont changé. Heureusement qu'ils existent des formations de mise à niveau à l'hôpital même.

- J'ai confiance en toi.

Ses yeux s'illuminent. Le peu de temps que notre cohabitation a duré jusqu'à aujourd'hui, je me rends compte que Lucia n'a pas besoin de grand chose pour s'épanouir. Elle prend peu de place. Bon, ellerechigne beaucoup pour un oui ou pour un non. Mais ça, c'est quand elle a besoin d'amour. Maintenant que je l'ai compris, elle n'aura aucune raison de se plaindre dorénavant.

J'admire sa petite bouille parfaite et je me trouve con. Con d'avoir failli renoncer à ce bonheur. Lucia est ce frein qui vient réguler ma trop cauchemardesque vie.

- Quoi ? Elle cherche à expliquer mon regard qui s'est attardé sur elle.

- Rien.

- Dis quand même.

- Parle moi de Sébastien.

Elle sursaute. Elle n'y était pas préparée. Peu l'aurait été. Ce n'est pas le genre de chose su'un époux dans ma situation demanderait à sa femme. Pourtant je l'ai fait. Son regard cherche le mien. Elle doit se poser pas mal de questions en ce moment.

- Quel genre de personne était ce de son vivant ? Je recentre la question histoire qu'elle comprenne tout mon sérieux.

- Eh bien...

Elle s'éclaircit la voix.

- Une homme de tout ce qu'il y a de normal.

- Tu comprendrais que ce n'est pas dutout là le sens de ma question.

- C'est lequel alors ?

- Si tu n'es pas en mesure de répondre, ne le fait pas. Je comprendrais. De toute façon, ma question est stupide.

- Sébastien était mon amour de jeunesse. Je m'apprêtais à l'épouser des mois qui aurait dû succéder celui de sa mort. Il s'est passé ce qui s'est passé malheureusement. Et je me suis retrouvée coincée en prison à payer pour un crime que je n'avais pas commis. La mort de MON fiancé. Donc, il est tout à fait normal je veuille connaître le vrai sens de ta question pour pouvoir répondre.

- Je vois. Alors réponds juste à celle là. Si tu devrais te réveiller un beau jour et découvrir qu'il est encore en vie, te remettrais tu avec lui ?

C'est ce qui sort de ma bouche. Mais mon cœur lui, tout ce qu'il crie c'est "m'abandonnerais tu si le grand amour de ta vie refaisait surface" ?

- Euh... Je...

Je suis suspendue à ses lèvres indécises. Au fond, je crois que je n'ai plus besoin d'entendre la réponse.

-Je... je ne sais pas, elle arrive à formuler après des secondes d'hésitation. Je ne me suis jamais posé la question. Et maintenant que tu demandes, je ne sais vraiment pas. Ce que je sais par contre, c'est qu'il semblerait que mon très cher fiancé m'avait trompé avec ma meilleure amie de son vivant. Je suppose que des explications devraient être de mise. Pourquoi tu demandes ça ? Sébastien est mort. Il ne reviendra pas.

Au delà du fait qu'elle ait mentionné son fiancé décédé au présent en le qualifiant encore comme tel, maintenant elle n'est même pas sûre de si elle l'aurait repris si il devait revenir à la vie. Je ne suis pas un homme jaloux normalement. Mais là, j'eus un pincement au cœur. Je suppose que c'était moi qui n'aurais pas dû emprunter ce terrain-là.

Je m'essuie la bouche et sort de table.

- Ouais. C'est exactement ça. Tu vas être en retard pour ton premier jour si on s'éternise.

Lucia Monica Johnson Fabien

Je ne m'attarde pas trop sur la petite scène de jalousie ue vient de faire Mathis à table. Je crois que l'ai même trouvé craquant. Cela prouve un peu qu'il tient à moi. Sinon, qu'est-ce que cela aurait bien pu vouloir dire d'autres ? Si avant j'en avais des doutes, aujourd'hui elles se sont toutes envolées. Le voir tenir tête à sa mère qui ne me supporte pas du tout et ui ne s'en cache pas d'ailleurs, y a grandement contribué. De jour en jour mon amour pour cet homme grandit à une vitesse folle. A tel point que je sens qu'il me serait impossible de me projetter, que ce soit dans un avenir proche ou lointain sans lui à mes côtés. Mathis m'a fait redécouvrir l'amour d'une autre manière que celle à qui je suis habituée.

Non, je ne le vois pas comme un pansement de mes plaies du passé ou une béquille sur laquelle m'appuyer. Avant, j'aimais avec d'autant plus de passion qu'avec de l'ignorance. Je me méprends sur le vrai sens de ce sentiment. J'avais cru à tord que je l'avais connu alors que cela n'était guère le cas. J'ai aimé sans être aimé en retour sans savoir si cela aurait été bon ou mauvais, utile ou dangereux, nécessaire ou mortel, éternel ou passager, permis ou prohibé de me livrer de la sorte. Le pire, je n'ai jamais questionné ce que l'on pouvait ressentir lorsqu'on est aimé en retour. Avec Mathis j'ai su. Et non, je ne suis pas prêt à renoncer à cela. Je lui ai répondu que je ne sais pas si je me remettrai avec Sébastien. La vérité est qu'aujourd'hui je me questionne si vraiment cet amour que j'ai cru ressentir pour lui a existé un jour. Sébastien est mort et ces genres de questions n'ont pas lieux d'être.

Lopez me dépose à l'hôpital où je suis censée faire mes débuts aujourd'hui comme infirmière. J'avais suivi quelques petites formations de rattrapage la semaine écoulée. D'autres suivront au fur et à mesure.

Loin du cliché stressant des hôpitaux habituellement,  l'ambiance me parut conviviale rassurant. Tout est très beau ici. De la salle d'urgence, jusqu'aux SOP. J'ai eu le temps de visiter en semaine

- Te voilà ! S'exclame Mélanie. Déjà bonne arrivée et bienvenue !

- Merci.

- Tu peux passer aux ressources humaines de l'hôpital pour signer ton contrat. Je vais te confier au docteur Maria Gauthier. C'est elle qui a la lourde tâche d'effectuer les roulements pour savoir dans quel service tu seras en temps et en heure. Il est convenu que tu fasses un mois à chaque service avant le choix final. Ça va pour toi ?

- Bien entendu. Vous savez, je pense que je ne vous remercierai jamais assez de m'avoir donné le poste malgré...

- Mais non, tu n'as pas à me remercier pour ça. De plus, tu peux me tutoyer. Ou... appelle moi juste Mélanie. Mathis est un ami à moi. Et je lui fais grandement confiance. Il m'a affirmé que vous avez été victime d'une injustice il y a des années. Et je suis d'avis que chacun mérite sa chance dans la vie. Si je peux aider à corriger les frasques de mon pays, pourquoi pas ?

Elle m'a passé des consignes pour la suite tout en me rappelant de nouveau, qu'elle sera là pour moi, disponible et disposée au moindre souci. On se sépare et je passe signer mon contrat. Une fois que c'est fait,  je retrouve le docteur Gauthier. Comme un signe de la vie, je commence en maternité.

Je m'empresse d'appeler Mathis pour partager la nouvelle.

- Je suis heureux pour toi mon cœur.

- Tout ça c'est grâce à toi.

- Pas du tout. Juste la vie qui te rend ce qu'elle t'avait pris.

- Dis comme ça...

- Je suis heureux quand tu l'es.

- Je sais.

- Comment ça tu sais ? Il ne faut pas prendre la grosse tête madame.

- J'ai appris du meilleur. Toi.

- Et tu m'as changé.

- Je n'ai rien fait si ce n'est ressortir cet homme merveilleux qui sommeillait en toi.

- Et je t'aime... pour ça et pour beaucoup d'autres choses.

- Quelle chose ?

- Je te dirais ce soir, me répondit il d'une voix si craquante que cela ne laisse pas de place à une mésinterpretation de ses idées.

Je raccroche et reprend le boulot. Passer ma journée au milieu de femme qui accouche a réveillé en moi mes désirs de devenir mère. Si bien qu'à la fin de la journée, je n'avais que cela en tête.

Lopez vient me chercher dès qu'il fut l'heure de regagner ma demeure.

- Une bonne journée madame ? Lopez questionne ma bonne humeur.

- Oh que oui. Je sens d'avance aue je vais me plaire là bas.

- Vous méritez tout ce qui vous arrive, vous savez ?

- Merci Lopez.

Alors que l'on dialoguait avec Lopez, j'eus un appel d'un numéro inconnu. M'attendant continuellement à ce que m'a sœur m'appelle dépuis la dernière fois qu'elle avait échappé au détective envoyé par mon mari, je décroche toutes sortes d'appel. Encore une fois, c'est avec déception que je découvre que ce n'est pas elle.

- Lucia ! C'est bien ça, dit la voix au bout du fil.

- Qui la demande ?

- C'est Maëlle très cher. La fiancée de Mathis.

- La fiancée de qui ?

- De Mathis. Celui qui t'a épousé.

Je me préparais à une réplique acerbe. Mais Lopez me suivaut à travers son rétroviseur alors je change de ton.

- Et c'est quoi le but de l'appel ?

- J'ai à te parler. Mais cela ne peut se faire au téléphone. Disons demain à l'heure du lunch.

- Et pourquoi voudrais je te rencontrer ?

- Déjà, je m'excuse pour mon comportement les rares fois où l'on s'est rencontré. J'avoue que j'ai été jalouse. Et j'ai réagi n'importe comment. Et dépuis, Mathis m'a expliqué ses projets. Un projet qui m'inclus certes. Mais j'ai eu le temps de t'analyser, tu ne mérites pas le coup bas que Mathis s'apprête à te porter.

- Je... je ne comprends pas.

- Rencontrons nous demain pour plus de détails.  Je vous enverrai l'adresse avant l'heure du lunch.

Sans me laisser placer un mot, elle raccroche. De quoi diable est ce qu'elle parle ?

- Vous allez bien madame ? Demande Lopez inquiet.

- Oui... oui. Tout va bien, je répond un peu remuée.

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