Dans un village isolé, niché sur une île éloignée d'un vaste continent, les soirées étaient empreintes des contes d'une dame âgée, dont l'exceptionnelle longévité et les expériences de vie enrichissaient ses récits captivants. Par une soirée où le crépitement du feu animait la cheminée, elle entama l'histoire singulière d'un aérolithe auprès d'un groupe d'enfants. Ce n'était initialement qu'un fragment céleste parmi d'autres, dérivant dans l'immensité spatiale. Cet aérolithe se distinguait par sa volonté propre, cette force le guidant à travers les mondes en quête de ceux dont le cœur ardent était prêt à embrasser le rôle de sauveur.
La vieille dame demande aux enfants de prêter l'oreille. Ses yeux scintillent d'un mystère insondable lorsqu'elle explique que cet aérolithe, surnommé l'Errant des étoiles, sillonne les univers, attiré par la lueur des âmes héroïques. Il ne s'arrêta jamais, sauf lorsqu'il rencontrait une âme digne de son périple, l'emportant alors dans son odyssée pour sauver les mondes en péril que l'Errant des étoiles avait foulés de ses poussières spatiales.
Un enfant, poussé par la curiosité, demanda à la conteuse s'il était possible que cet aérolithe ait jadis conduit un groupe de héros qui avait sauvé le monde autrefois. La vieille dame lui offrit un simple sourire énigmatique en guise de réponse, puis ajouta qu'il était temps de rentrer, car leurs parents devaient être inquiets. Les enfants s'en allèrent et s'éloignèrent de sa demeure surplombant le paisible village.
En chemin, deux d'entre eux continuèrent de parler de l'histoire. L'un d'eux remarqua une lueur inhabituelle émanant de Sidera, une minuscule île réputée inhabitée, abritant les vestiges d'un temple ancien dédié au ciel.
"Tu vois cette lumière là-bas ? Qu'est-ce que c'est ?" demanda-t-il.
"C'est probablement un reflet de la lune. Personne n'habite là-bas, d'après les adultes", répondit l'autre enfant.
"Si tu le dis... Je te laisse, j'ai une faim de loup ! À demain !"
Ils se séparèrent, laissant derrière eux la lumière mystérieuse. Sur l'île de Sidera, le temple en ruine, autrefois sanctuaire du savoir céleste, portait encore les marques du temps. Les colonnes, bien que corrodées, semblaient soutenir le ciel qu'elles avaient étudié autrefois. Les fresques, maintenant ternies, narrent les constellations et les cycles lunaires, vestiges d'une connaissance révolue. L'autel, envahi par la mousse, résonnait encore des échos des prières et des prophéties, tandis que le vent sifflait entre les arches brisées.
Dans ce décor, deux hommes encapuchonnés, l'un arborant une barbe fournie, pénétrèrent dans les vestiges et s'approchèrent de l'autel où une silhouette les attendait dans l'ombre. Sans surprise, ils ôtèrent leurs manteaux, révélant des atours religieux noirs, ornés de bijoux et d'or anciens. Ils encerclèrent l'autel et interrogèrent la présence dissimulée sur le nombre d'artefacts restants. Sans un mot, quatre statuettes surgirent, flottant jusqu'à l'autel.
Chacune incarnait un mythe fantastique : la première figurait un ange tenant un soleil éblouissant, la seconde un grand oiseau blanc aux plumes semblables à un arc-en-ciel. La troisième statuette représentait un serpent aux écailles lustrées telles des diamants, captant et réverbérant abondamment la lumière lunaire. La dernière incarnait un guerrier divin, combattant sur un nuage, prêt à déchaîner sa foudre sur ses adversaires.
Après un moment de silence, l'un des sages se tourna vers l'ombre.
"Nous sommes donc résolus à utiliser les quatre derniers artefacts de Primis ? Il n'y aura pas de retour en arrière possible", déclara le sage barbu.
"Ne vous alarmez pas, aucune autre alternative ne se présente. L'aérolithe n'aura pas la capacité pour un autre voyage après celui-ci ; il est donc impératif d'utiliser tous les artefacts maintenant", répliqua l'ombre avec une assurance tranquille.
"Compris", acquiesça le sage. Il se tourna vers son confrère de l'autre côté du modeste autel, et les deux hommes unirent leurs mains avant d'incanter une formule dans un langage ancestral. L'autel commence alors à irradier, gagnant progressivement en intensité, tandis que les deux sages étendent leurs bras vers lui. Un immense cercle magique les enveloppa de sa lumière.
"Gaspard, retire-toi", ordonna l'ombre au plus jeune des deux. L'homme obéit et recula de deux pas, s'écartant du cercle qui brillait de plus en plus, emprisonnant l'autre sage à l'intérieur avec l'autel.
"Ô Errant des étoiles, puisses-tu trouver quatre âmes pures, nécessaires à la renaissance de ce monde et dignes de ces pouvoirs hérités de notre Sainte", prononça le sage avant que le cercle ne se métamorphose en un immense globe lumineux englobant l'autel. Soudainement, le cercle se contracta avec force, donnant naissance à un immense faisceau de lumière qui s'éleva vers le ciel avant de s'estomper graduellement. Le jeune sage rouvrit les yeux, ébloui par l'éclat, et retint ses larmes, car il ne restait du vieil homme que ses vêtements, comme s'il s'était évaporé avec les statuettes. Un nouvel aérolithe venait de voir le jour.
"Ta mission sera de retrouver les quatre âmes élues par l'Errant des étoiles à leur arrivée et de les rassembler au château d'Auroria", dit l'ombre avant de se dissiper. L'homme s'effondra à genoux, reprenant son souffle, la pression qu'il avait ressentie s'évanouissant soudainement. Sur l'île voisine, nul n'avait été témoin de ce phénomène, malgré l'éclat exceptionnel émanant de l'invocation de l'aérolithe. Cependant, la vieille femme l'avait perçu et observait Sidera au loin.
"Ainsi donc, tout est prêt à recommencer... ", murmura-t-elle.
Dans l'immensité de l'espace, l'aérolithe fendait le voile cosmique à une allure défiant toute conception humaine. Sa trajectoire était fixée inéluctablement vers la Terre. À mesure qu'il s'approchait de l'atmosphère terrestre, une transformation s'opéra. L'aérolithe, répondant à un appel ancestral, se scinda en quatre fragments distincts. Chacun d'eux brillait d'une lueur prédestinée, comme s'ils étaient animés par une volonté propre, une essence qui les poussait vers leur destinée.
Ces quatre morceaux, désormais des entités à part entière, plongèrent vers la Terre, chacun ciblant un point cardinal où résidait un héros en devenir. Le Nord, le Sud, l'Est et l'Ouest, tous allaient bientôt être touchés par l'impact de ces messagers célestes.
Le premier éclat de l'aérolithe traversa le ciel glacé pour s'abattre sur un jeune garçon au Canada. Seul dans l'immensité blanche d'un cimetière, il dégageait la neige des tombes. Le deuxième fragment, guidé par la chaleur des sables, se dirigea vers l'Égypte où il rencontra une jeune fille en pleine course, ses pieds nus soulevant des nuages de poussière alors qu'elle semblait échapper à un danger.
Le troisième, défiant l'obscurité de la nuit, choisit la France pour sa chute. Il trouva un garçon agenouillé dans l'étroitesse d'une ruelle sombre, le visage plein de larmes, comme si le monde entier pesait sur ses épaules. Enfin, le quatrième prit la direction de la Corée du Sud. Il atteignit un jeune homme en prière devant un temple.
Les quatre furent frappés par les fragments de l'aérolithe, chacun enveloppé dans un éclat soudain et isolé, invisible aux yeux du monde. Leur peau fut caressée par la lumière céleste, leur laissant une marque sur leur main droite. Et en un court instant, semblable au lancement de l'aérolithe sur Sidera, les morceaux, désormais unis à leurs protégés, s'élevèrent vers les cieux, entamant un voyage stellaire de retour à travers les mondes. Ainsi commença l'histoire de ces quatre légendes, ignorant tout de l'épopée qui les attendait, propulsés dans une aventure qui allait façonner leur vie et celle de l'histoire elle-même.
Fin du chapitre 1.
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