Elle était la princesse qui se devait de mourir… Alinea, princesse bien aimée de Ritz, et érigée en héroïne de la guerre immortelle récemment terminée fut trahie et tuée pour des raisons politiques. Toutefois, la mort ne vint pas. Elle se retrouva à se réveiller dans le Tokyo moderne, dans le corps d’une fille, nommée Suzuki Ara, antagoniste la plus détestée de tous. Il était le prince qui se devait de vivre… Homura Ryuu, héritier de la famille la plus influente du japon forcé à épouser Ara depuis sa naissance, en raison d’une malédiction familiale. Il ne pouvait se marier et avoir des enfants uniquement avec celle mentionnée dans la prophétie, sans quoi sa lignée disparaîtrait. Destiné… Le prince et la princesse de deux mondes différents, où règnent la vengeance, la haine, la conspiration et la lutte pour le pouvoir, se retrouvent dans une tournure des moins attendue. Était-ce une coïncidence ? Peut-être pas. Pour deux âmes destinées l’une à l’autre se rencontrer indépendamment du temps et des circonstances. C’est ce qu’on appelle la destinée… ======= Ara donne un coup de coude dans les côtes de Ryuu. « Chéri, tu fais fuir les gens, apprend donc à sourire. » « Chérie, si je souris, ils oublieront totalement pourquoi ils existent, » Ryuu réplique avec suffisance, Ara n’a alors d’autre choix que de soupirer de défaite. Il n'y a aucun sens à raisonner ce têtu de husky de toute façon. Bien, il a en quelque sort raison de toute façon… Ara regarde vers le poste d'infirmière où les infirmières continuent à se rentrer les unes dans les autres ou à se cogner contre les tables tout en faisant tomber des objets parce qu'elles sont occupées à jeter un coup d’œil discret sur Ryuu. « Tu vois ? elles sont distraites comme ça sans même que je souris. Qu’arrivera-t-il de plus si je le fais ? » Ryuu lui dit d’une voix amusée. Puis encore, la malice se met à danser dans son regard bleu et finalement il envoie un sourire éclatant en direction des infermières. BING! BANG! Ara regarde le chaos éclater dans la station puis elle tire rapidement le coquin de husky sur le côté et lui lance un regard noir. « Quoi, Qui m’a dit de sourire ? » demande-t-il innocemment. « Je l’ai fait OK ? C’est de ma faute, » Ara lui dit-elle alors qu’elle l'entraîne au loin.
Il faisait nuit. Cinq solides gaillards étaient assis autour du feu qu'ils avaient fait au centre de leur petit camp au milieu de la forêt. Chacun ressemblait aux guerriers chevronnés qu'ils étaient : massif, couvert de cicatrices, et portant des amures usées, légères comme lourde.
Cela faisait six mois depuis la fin de la guerre immortelle, et leur royaume avait gagné la bataille. Cependant, aucun d'entre eux n'était d'humeur à célébrer pour le moment. Au lieu de la gaieté, ils étaient tous confrontés à un grand ressentiment bouillonnant au fond de leur cœur.
L'un des guerriers était assis avec une expression sombre alors qu'il polissait grossièrement sa dague, appuyant lourdement comme ci cette dernière était un ennemi, l'acier brillait sous le clair de lune.
"C'est absurde", dit-t-il après avoir laissé tomber le poignard sur la terre d'un bruit sourd, et s'être tourné vers ses camarades. Il était évident que les frustrations s'étaient tellement accumulées qu'il ne pouvait s'empêcher de laisser échapper un peu de pression.
« Lucius, arrête de te plaindre »Midas, un massif guerrier d'âge moyen, l'aîné des cinq, réprimanda l'homme avec le poignard. "Vous êtes venu ici volontairement - ou l'avez-vous oublié ?"
Ses mots sonnèrent tels des gifles pour l'autre homme. Pourtant, son sens de l'injustice était palpable.
"Midas a raison. Nous sommes tous venus ici de notre plein gré." Un autre guerrier, Horgall, le plus grand d'entre eux se joignit à la conversation, marcha vers Lucius et s'assit à côté de lui.
Tous les cinq étaient des soldats de haut niveau appartenant au Royaume du Ritz, travaillant directement sous la princesse guerrière Alinea. Ils étaient les cinq vassaux les plus courageux et les plus fidèles sous son commandement.
Lucius soupira. "Je sais, et je ne m'en plains pas. Je suis juste frustré par le sort de notre maître. Elle est notre sauveuse. Pourquoi l'empire lui a-t-il demandé quelque chose revenant à l'envoyer à la mort ?"
Ses mots rencontrèrent le silence. Personne ne put parler après que Lucius ait parlé. Après tout, c'était la même question qu'ils aimeraient poser. Il était évident que leur général, Alinea, avait été trahi.
Alistair, le lâche demi-frère de la princesse était effrayé d'une peur née par l'avidité et la rancœur depuis même leurs enfances. Après tout, c'était Alinea qui avait hérité du pouvoir de Perun, le dieu du tonnerre et de la foudre, l'ancêtre de la famille royale. C'était elle qui avait dirigé leurs troupes pendant la guerre immortelle et qui avait gagné, et non lui, le prétendu roi.
Même si Alinea avait toujours montré sa loyauté envers son frère, Alistair était certain qu'elle tenterait un jour d'usurper sa place sur le trône, lui donnant ainsi cette quête impossible. Elle fut chargée de récupérer un artefact laissé par Chronos, le dieu du temps et de l'espace.
Cet artefact était dit si puissant, il pourrait changer le court du temps. Quiconque pouvant mettre la main dessus pourrait voyager au travers du temps et des dimensions. Alinea avait été forcée de prendre cette quête par peur que si l'artefact ne vient à tombe entre les mains de leur ennemi, ce dernier pourrait changer le résultat de la guerre immortelle fraîchement terminée.
Mais en réalité, le roi voulait juste se débarrasser de sa sœur cadette qui était plus populaire et plus puissante que lui. Après tout, tous ceux ayant tenté de récupérer l'artefact de Chronos n'en étaient jamais revenus.
Malgré tout, tous les cinq : Lucius, Midas, Sven, Rubic, Horgall, se tenaient aux côtés d'Alinea, leur seul et unique général. Même s'ils savaient tous qu'ils en mourraient, ils périraient en la servant.
"C'était inévitable. Le pouvoir et la popularité de notre général sont devenus si grands", déclara Sven au bout d'un moment. Sa voix était sévère, mais ses yeux brillaient de fierté.
"Son Altesse regrettera cette trahison," jura Lucius, ses mains cherchant le poignard et poignardant la terre avec. "Quand je mourrai, mon âme retournera à Ritz pour le hanter ! Il n'aura jamais un sommeil paisible."
Sur cette pensée, tous les autres secouèrent la tête vers leur membre le plus jeune et le plus impulsif.
Les minutes passèrent, le feu qu'ils avaient allumé crépitait alors qu'il le nourrissait de plus de bois. Ils étaient prêts à aller se coucher et n'attendaient que le retour de leur maîtresse qui était allée se purifier le corps dans le lac.
"Sven, as-tu installé des pièges dans périmètre ?" Une voix mélodieuse retentit et les cinq guerriers se tournèrent vers elle.
À quelques pas du camp se tenait une grande silhouette d'une beauté éthérée. Sa peau était blanche comme le lait, de longs cheveux corbeaux encadraient un petit visage innocent avec des lèvres aussi délicates que des pétales de rose et une paire d'yeux gris argenté qui brillaient tels des diamants.
Vêtue d'une robe chiton blanche pour la cérémonie de purification, personne ne devinerait que cette jeune fille à l'apparence fragile était en fait une guerrière tout comme eux.
"Oui, général", répondit Sven alors que tous les cinq se levèrent et s'inclinèrent en respect pour la nouvelle venue.
Voyant leur déférence envers elle, la beauté fit la moue.
"Alinea", dit-elle. "Je t'ai dit de juste m'appeler par mon nom."
Depuis que cette tâche lui avait été confiée et que ces guerriers avaient choisi de la soutenir, ils étaient tous devenus son égal. Par son insistance, il suivit timidement ses souhaits et l'appela par son nom.
"A-Alinea…"
"Bien," elle exprima son approbation d'un sourire.
"C'est à notre honneur", répondirent les hommes et elle secoua la tête.
"Non," répliqua-t-elle. "L'honneur est pour moi", poursuivit-elle.
Il était vrai que l'honneur lui appartenait complètement. Après tout, ces hommes n'avaient pas besoin d'être là. Elle était prête à venir ici seule, mais ils avaient refusé de la quitter. Elle était bénie par leur fidélité. Dans la vie, au combat et dans leur mort imminente, ils l'avaient choisie.
«Lucius, Midas, Sven, Rubic, Horgall, merci…»